MENU

Le diagnostic de séropositivité s’avère fiable uniquement après un test de confirmation lors d’une seconde prise de sang. Le diagnostic ne révèle encore rien sur l’état de santé actuel et ne signifie pas forcément que l’on est déjà atteint du sida ou qu’on le sera un jour.

Néanmoins, il est impératif de prendre des mesures afin de préserver sa santé et celle de sa ou son partenaire. A cet effet, les antennes régionales de l’Aide Suisse contre le Sida et d’autres organisations proposent des conseils.

Accompagnement et soutien

Le GSN vous propose un accompagnement individuel en cas de besoin. Que ce soit pour obtenir un soutien social, administratif ou en lien avec le système de soins, n’hésitez pas à prendre contact avec nous par téléphone au  032 737 73 37 ou via email: gsn@ne.ch

Que signifie être «séropositive ou séropositif»?

HIV est l’acronyme anglais de Human Immunodeficiency Virus (en français: virus d’immunodéficience humaine/VIH). Le virus porte ce nom car il s’attaque au système immunitaire humain et l’affaiblit. En l’absence de thérapie, le virus se multiplie librement dans le corps et détruit le système immunitaire de sorte que l’organisme n’est plus en mesure de se défendre face aux agents pathogènes, et avec pour conséquence le sida, puis la mort. Toutefois, grâce aux thérapies actuelles une fin fatale peut être évitée. Si une infection par le VIH demeure incurable à ce jour, les traitements médicaux permettent:  

  • de renforcer rapidement le système immunitaire,
  • de préserver ainsi la santé,
  • d’éviter la déclaration du sida,
  • et d’ainsi pouvoir continuer à mener une vie quasi normale.

Evolution d’une infection par le VIH

Le VIH attaque le système immunitaire et l’affaiblit à long terme, de sorte qu’il n’est plus capable de remplir sa fonction, soit de lutter contre les agents pathogènes. En l’absence de traitement, l’infection par le VIH passe par trois stades successifs: primo-infection, longue phase de latence sans symptômes, puis sida. Le risque de transmission s’avère particulièrement élevé durant la primo-infection en raison de la forte charge virale à ce stade de l’infection.

Phases de l’infection par le VIH

En l’absence de traitement, l’infection par le VIH passe par trois stades successifs entre le moment de la contamination et l’apparition du sida. Chaque stade dure plus ou moins longtemps selon les personnes. C’est pourquoi la durée pendant laquelle une personne séropositive peut vivre sans rencontrer de problèmes particuliers varie considérablement: de quelques mois à plus de quinze ans.  

Stade 1: primo-infection et phase de latence

La charge virale augmente rapidement au cours des premières semaines suivant la contagion. Cette phase se caractérise par l’apparition fréquente de symptômes similaires à ceux d’un refroidissement ou d’une grippe légère: fièvre, éruptions cutanées, fatigue, maux de tête, etc. Souvent, les personnes touchées ou même les médecins ne remarquent pas ces symptômes ou ne font pas le lien avec une possible infection par le VIH.

Les premiers signes de la maladie disparaissent spontanément après quelques semaines, car le système immunitaire réagit à l’agression des virus. L’infection par le VIH évolue ensuite sans qu’on ne la remarque. En général, les personnes séropositives ne rencontrent aucun problème particulier pendant des années et peuvent mener une vie normale. Pourtant, le virus se propage insidieusement dans l’organisme et malmène le système immunitaire en permanence.

Stade 2: phase des symptômes généraux

En raison de sa sollicitation constante, le système immunitaire s’affaiblit toujours davantage jusqu’à ne plus arriver à se défendre contre tous les agents pathogènes. L’organisme commence à montrer plus fréquemment des signes de déficience immunitaire. Il peut s’agir de maladies de la peau, de gonflements permanents des ganglions lymphatiques, de fortes sueurs nocturnes ou d’autres symptômes.

Stade 3: sida

A ce stade, le système immunitaire est tellement affaibli qu’il ne peut plus empêcher l’apparition de maladies graves, voire mortelles. On parle de sida en présence de certaines associations spécifiques de maladies. L’éventail de ces maladies dites «révélatrices du sida» est vaste. Il va de différents cancers à l’envahissement de l’œsophage par le champignon Candida albicans. Après déclenchement du sida et en l’absence de traitement, l’espérance de vie ne va plus que de quelques mois à trois ans. 

 Traitement VIH

La thérapie VIH permet de préserver son état de santé et de maintenir sa qualité de vie, c’est pourquoi il est important de la débuter à temps. De plus, une thérapie efficace empêche la transmission du VIH à sa ou son partenaire.

Une thérapie VIH débutée à temps accroît considérablement la qualité de vie et l’espérance de vie et protège les partenaires d’une transmission du VIH. Même si les médicaments anti-VIH disponibles aujourd’hui permettent de stopper de manière efficace la multiplication des virus dans les cellules du système immunitaire, ils ne parviennent pas à chasser complètement le VIH hors de l’organisme. Il existe actuellement plus de vingt médicaments utilisés pour le traitement d’une infection par le VIH. Seule la combinaison de plusieurs préparations anti-VIH s’avère efficace, car le VIH développe rapidement des résistances. Pour cette raison, l’on parle de «traitement combiné» anti-VIH. Une thérapie anti-VIH dure en général toute la vie.

Avantages d’une thérapie:

1. Préservation de l’état de santé, amélioration de la qualité de vie et prolongation de l’espérance de vie.
2. Non transmission du VIH lors de rapports sexuels non protégés, fin de la contagiosité.
3. Possibilité de procréer et d’accoucher de manière tout à fait naturelle.

Médicaments anti-VIH

Les médicaments anti-VIH réduisent la charge virale dans l’organisme et renforcent le système immunitaire. Afin d’atteindre le plus haut taux d’efficacité possible, plusieurs médicaments de différentes classes doivent être combinés.

Les médicaments VIH ne détruisent pas le virus en soi, mais ils stoppent leur multiplication. Il existe plusieurs classes de médicaments et chacune a un effet différent sur le VIH. La combinaison de plusieurs médicaments de ces différentes classes a pour objectif d’éviter la formation de résistances au virus et d’ainsi maximiser l’efficacité de la thérapie à long terme.

Effets secondaires

Les effets secondaires d’une thérapie anti-VIH peuvent apparaître avant tout dans les premières semaines de traitement. Bien qu’en général ils disparaissent ensuite d’eux-mêmes, il est préférable de les signaler à son médecin traitant. Des interactions entre les préparations absorbées dans le cadre d’une thérapie anti-VIH et d’autres médicaments peuvent également se produire. Il est, de ce fait, important d’indiquer à son médecin toute prise d’autres médications.

Effets secondaires d’une thérapie anti-VIH

Comme tous les médicaments, les médicaments anti-VIH peuvent avoir des effets secondaires tels que: nausée, diarrhée ou troubles du sommeil. La plupart du temps, les effets secondaires apparaissent durant les premières semaines de traitement et s’atténuent relativement vite. Parfois, un médicament peut être remplacé par un autre mieux toléré, pour ce faire, il est utile de signaler les effets secondaires à son médecin.

 Médecine alternative

Si la médecine alternative ne peut pas empêcher la multiplication du VIH, elle parvient parfois à améliorer la qualité de vie et à réduire les effets secondaires d’une thérapie anti-VIH. Prudence toutefois avec certaines plantes médicinales tel le millepertuis qui provoque des interactions avec les médicaments anti-VIH. Il faut absolument consulter son médecin traitant avant de prendre des préparations provenant de la médecine alternative.

Interactions

Les interactions entre les médicaments d’un traitement anti-VIH et d’autres médicaments, des drogues ou des extraits de plantes entre autres sont relativement fréquentes. On peut alors observer une réduction de l’efficacité des médicaments anti-VIH ainsi que des autres principes actifs concernés, voire constater des effets indésirables. Pour cette raison, il est conseillé d’informer son médecin de toute prise de substances médicamenteuses, d’extraits de plantes et de drogues illégales également.

Co-infections

Lorsque des personnes séropositives contractent une autre maladie sexuellement transmissible, elles doivent souvent s’attendre à une évolution plus difficile de la maladie qui s’avère plus compliquée à traiter que chez les personnes séronégatives. Par ailleurs, en la présence d’une maladie sexuellement transmissible, le risque de transmission du VIH s’avère plus élevé.

1. Risque plus élevé de transmission du VIH

La plupart des maladies sexuellement transmissibles entraînent une inflammation des muqueuses génitales. Ces inflammations constituent des portes d’entrée et de sortie idéales pour le VIH. Lors d’un accès d’herpès génital, par exemple, le risque de transmission est jusqu’à 16 fois plus élevé, et lors de syphilis, le risque est multiplié par trois, voire par cinq. Pour cette raison, les personnes séropositives sont nettement plus contagieuses lorsqu’elles souffrent aussi d’une autre maladie sexuellement transmissible. Inversement, les personnes infectées par le VIH sont plus sujettes à contracter une autre maladie sexuellement transmissible, car leur système immunitaire est affaibli.

2. Evolution généralement plus compliquée

L’évolution des infections sexuellement transmissibles est souvent différente chez les personnes séropositives; les conséquences sont généralement plus graves que chez les personnes séronégatives. C’est le cas en particulier pour l’herpès, le papillomavirus humain, la syphilis et les chlamydias.

3. Traitement difficile

Le traitement des maladies sexuellement transmissibles requiert des mesures particulières: en raison des interactions, il doit être adapté aux médicaments anti-VIH. De plus, chez les personnes séropositives, certaines maladies sexuellement transmissibles demandent un traitement plus long (chlamydias, candida).

Suivi médical

Le suivi médical joue un rôle primordial pour le succès d’une thérapie anti-VIH. Les médicaments anti-VIH doivent être pris selon les indications du médecin traitant de manière conséquente et tout au long de la vie. Un suivi médical négligé réduit l’efficacité de la thérapie avec pour conséquence la formation de résistances aux médicaments anti-VIH.

Petits conseils pour le quotidien

Toujours prendre ses médicaments selon les prescriptions relève presque de l’impossible, parfois à cause des  circonstances, parfois à cause de l’oubli. Et il n’existe aucune recette miracle valable pour tous. Lorsqu’il devient vraiment trop difficile de suivre une thérapie à la lettre, il est indispensable d’en parler à son médecin traitant qui saura trouver de précieux conseils adaptés à la situation de chacun ou qui pourra même adapter la thérapie aux besoins et au quotidien de chacun.

Consultations médicales et analyses

Il est important que les personnes séropositives se soumettent à des contrôles médicaux réguliers afin d’évaluer l’état de santé, l’évolution de l’infection par le VIH et l’efficacité de la thérapie.

Une fois le diagnostic de séropositivité tombé, il est recommandé de consulter un spécialiste VIH afin qu’il établisse l’état de santé actuel en général et, plus particulièrement, les défenses immunitaires de la personne séropositive. Il s’agit avant tout de mesurer les valeurs de CD4 et de la charge virale.

  • Valeur CD4: le VIH se multiplie notamment dans les cellules immunitaires CD4 (connues également sous le nom de lymphocytes T). Au cours de ce processus, le virus détruit la cellule, faisant baisser le nombre de cellules CD4 et affaiblissant ainsi le système immunitaire. Cette analyse sert à établir la valeur de CD4.
  • Charge virale: la charge virale (en anglais: viral load) indique le nombre de virus par millilitre de sang.


La fréquence des consultations médicales dépend de l’évolution de la maladie. En règle générale, les principaux contrôles (CD4 et charge virale) se répètent tous les trois mois. D’autres analyses servent à déterminer les éventuelles résistances, ainsi qu’à déceler diverses maladies, ou certaines dysfonctions du foie, des reins ou du système cardiovasculaire.

Choix du médecin

Les personnes concernées bénéficient du libre choix du médecin. Il est primordial que la patiente ou le patient se sente entre de bonnes mains et puisse compter sur les compétences spécifiques que requiert un traitement anti-VIH. L’assurance-maladie de base obligatoire prend en charge les frais de traitement et de médicaments nécessaires du point de vue médical.

L’infection par le VIH est une maladie chronique. En d’autres termes, elle requiert un traitement à long terme, d’où l’importance du rapport de confiance avec son médecin traitant. La loi sur l’assurance-maladie (LAMal) garantit le libre choix de son médecin à tout un chacun (en vertu de la
(LAMal), toutes les personnes domiciliées en Suisse sont soumises obligatoirement à l’assurance-maladie sociale), ainsi que l’accès aux traitements les plus adaptés.

Il est possible qu’une patiente ou un patient ait renoncé de son plein gré à ce droit, en optant pour le modèle médecin de famille ou HMO au moment de conclure son assurance-maladie. Si elle ou s’il le souhaite, la patiente ou le patient en question a toujours la possibilité de modifier son contrat en respectant les conditions.

Si vous avez opté pour le modèle d’assurance médecin de famille/HMO/Telmed ou autre et que vous souhaitez tout de même consulter un spécialiste ou une spécialiste (p. ex. infectiologue), vous pouvez demander à votre médecin de famille et à votre assurance maladie s’il est possible d’obtenir un transfert durable vers le spécialiste en question.

#undetectable: VIH indétectable et non infectieux ?

Les personnes séropositives ne sont plus infectieuses si elles suivent leur traitement antirétroviral conformément à la prescription et que leur charge virale n’est plus détectable. Elles peuvent donc avoir des rapports non protégés sans craindre de contaminer leur partenaire. Toutefois, les médicaments contre le VIH ne protègent pas des autres infections sexuellement transmissibles (IST).

Savoir que les préservatifs protègent d’une infection par le VIH, voilà qui fait partie de la culture générale depuis longtemps. Mais depuis quelques années, on connaît une autre manière de se protéger : en prenant des médicaments contre le VIH. Leur effet protecteur était déjà connu dans le cas de la transmission du virus d’une mère à son enfant. Des études ont pu prouver qu’un traitement antirétroviral suivi à la lettre abaisse la quantité de virus dans l’organisme à tel point que le virus ne peut plus se transmettre lors des rapports sexuels. Comme l’ont constaté des experts suisses en 2008 : « Les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre maladie sexuellement transmissible et suivant un traitement antirétroviral efficace ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle ». Depuis, des études semblent indiquer qu’en présence d’un traitement antirétroviral efficace, d’autres IST n’ont pas d’influence sur le risque de transmission.

Trois conditions doivent être remplies pour ne plus être infectieux :

  1. Les médicaments contre le VIH sont pris régulièrement ;
  2. Les paramètres sanguins sont contrôlés régulièrement par le médecin ;
  3. Les virus ne sont plus détectables dans le sang.

Dans ces conditions, il est possible de renoncer au préservatif. Lorsqu’il s’agit d’une nouvelle connaissance ou de partenaires occasionnels, la règle ne change pas : dans le doute, toujours utiliser un préservatif.

« Les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle » (Lien PDF, Commission fédérale pour les problèmes liés au sida (CFS), 2008)

„ HIV is not transmitted under fully suppressive therapy: The Swiss Statement–eight years later ” (Pietro L. Vernazza, Edwin J. Bernard, 2016)

VIH et santé mentale

Santé physique et santé mentale sont indissociables. C’est pourquoi toute personne séropositive devrait également se soucier de sa santé mentale. Découvrez ici ce que vous pouvez faire pour votre santé mentale.

VIH et dépression

Un Suisse sur cinq souffre de dépression au cours de sa vie. Les personnes affectées de maladies chroniques sont particulièrement concernées – y compris les personnes vivant avec le VIH.

La dépression n’est pas une simple baisse de moral passagère. Elle dure plus longtemps et peut avoir de nombreux effets négatifs, notamment sur la vie professionnelle ou relationnelle. Mais ce n’est pas une fatalité, car il existe aujourd’hui des traitements adaptés. C’est pourquoi l’étape la plus importante vers la guérison est de diagnostiquer la dépression, ce qui permet ensuite d’avoir recours à une aide professionnelle et de prendre le problème à bras le corps.  

Les facteurs importants susceptibles d’entraîner une crise psychologique chez les personnes séropositives sont les suivants :

  • annonce d’un résultat positif au test de dépistage,
  • démarrage du traitement antirétroviral,
  • effets secondaires du traitement,
  • nécessité de réaménager le traitement,
  • crainte du rejet, de la stigmatisation et de l’exclusion.

Simple baisse de moral ou dépression ?

Si vous vous sentez abattu(e) et sans force pendant une période prolongée, vous souffrez peut-être d’une dépression. Notre test en ligne « Simple baisse de moral ou dépression ? » vous permettra de déterminer la nécessité d’un examen plus approfondi avec un professionnel.

Lorsque l’angoisse domine le quotidien

Il peut arriver, et c’est tout à fait normal, que les personnes vivant avec le VIH souffrent d’angoisses : peur des effets à long terme des médicaments, peur d’être contaminé/e par d’autres infections, de contaminer son/sa partenaire, peur de l’exclusion sociale ou professionnelle. La situation devient critique lorsque certaines angoisses deviennent si fortes qu’elles dominent tous les aspects de la vie.

On parle de troubles de l’anxiété lorsque ces angoisses…

  • apparaissent sans raison réelle ou se prolongent lorsque le danger initial est écarté,
  • se produisent souvent, de manière disproportionnée et durent trop longtemps,
  • sont associées à des troubles physiques,
  • ne sont pas contrôlables,
  • génèrent une angoisse de l’angoisse,
  • conduisent à éviter certaines situations pourtant sans danger,
  • s’accompagnent d‘un profond sentiment de souffrance.

Généralement, les troubles de l’anxiété se soignent facilement. N’attendez-pas pour faire appel à une aide professionnelle.

Qui peut m’aider ?

Si vous craignez une dégradation de votre état psychologique, adressez-vous à un professionnel (médecin traitant, psychologue, psychiatre).

Pro Mente Sana
Conseil téléphonique anonyme
0848 800 858
Lu, ma, jeu 9h–12h / jeu 14h–17h
www.promentesana.ch

La main tendue
Assistance téléphonique anonyme en cas de crise
143
www.143.ch

Liste des psychothérapeutes maîtrisant une langue étrangère
Edité par l’association suisse des psychothérapeutes
043 268 93 00
www.psychotherapie.ch

Blues-OutSite d’information et d’orientation en bien-être et santé mentale pour gays et lesbiennes
www.blues-out.ch

Les antennes régionales de l’ASS mettent également des adresses de psychologues à votre disposition. 

Conseil aux migrant(e)s : consultez la liste des psychothérapeutes maîtrisant une langue étrangère. Dans les grandes villes, il existe des consultations dédiées aux migrants, généralement dans les cliniques psychiatriques ou dans d’autres institutions. Ces consultations sont assistées par des interprètes. Ces derniers, ainsi que les psychothérapeutes, sont tenus au secret professionnel.

Lorsqu’il y a urgence : si vous n’arrivez pas à joindre votre médecin traitant, adressez-vous aux services d’urgence médicale ou aux services d’assistance psychiatrique à domicile, par exemple les services de psychiatrie externe, centres de crise, polycliniques psychiatriques

Parler du VIH

Dans quelle mesure le VIH dicte-t-il le quotidien? Est-il possible de continuer à mener une vie normale? Le VIH modifie le quotidien de toute personne touchée, certes, il ne faut cependant renoncer ni à sa relation affective ni à sa sexualité ni aux voyages. Il vaut la peine de bien se faire conseiller par son médecin ou autre spécialiste en la matière. Vivre avec le VIH signifie demander conseil à des personnes compétentes, suivre une thérapie efficace et mener une vie saine, faire de l’exercice et s’alimenter de manière équilibrée.  

Les secrets sont de lourds fardeaux. Parvenir à se confier peut avoir un effet libérateur, également ou surtout en cas de diagnostic de séropositivité. Néanmoins, s’agissant d’une information délicate, il est impératif de la communiquer, dans un premier temps, à des personnes de confiance uniquement.

Pourquoi parler du VIH avec le partenaire ?

Si vous avez reçu un diagnostic de VIH, il peut être judicieux d’en informer vos partenaires sexuels. Ceux-ci pourront faire un test de dépistage et, le cas échéant, commencer un traitement à temps.
Vous évitez ainsi que l’infection se propage par ignorance. Les centres de traitement et de conseil de l’Aide Suisse contre le Sida peuvent vous aider dans cette tâche.

A quoi faut-il songer au préalable ?

L‘information du partenaire est volontaire…

Il n’y a aucune obligation légale d’informer le partenaire. C’est à vous seul de décider si et quand vous voulez parler de votre séropositivité à quelqu’un.

Il est important que vous preniez votre décision de votre plein gré et après mûre réflexion. C’est vous qui êtes le mieux à même de savoir comment votre partenaire réagira. Si vous hésitez à l’informer pour le moment, vous pouvez aussi le faire ultérieurement.

Tant que vous respectez les règles du sexe à moindre risque ou que vous êtes sous traitement efficace, autrement dit que votre charge virale est au-dessous du seuil de détection, rien ne vous oblige à informer votre partenaire sexuel. Après un accident de préservatif, vous devriez toutefois l‘informer du risque de transmission du virus, sauf si vous êtes sous traitement efficace. Cela lui donne la possibilité, le cas échéant, de commencer une prophylaxie post-exposition (PEP) dans les 48 heures.


… mais vous avez aussi une responsabilité à assumer.

Les personnes qui ne sont pas au courant de leur séropositivité contribuent à propager l’infection à leur insu. Informer rapidement le partenaire est crucial si l’on veut mettre un frein à cette propagation.
L’infection par le VIH est souvent contractée au sein de partenariats stables. Même en l’absence de symptômes, un partenaire devrait impérativement se faire dépister et traiter si nécessaire. Un diagnostic précoce et, s’il est indiqué, un traitement commencé à temps contribuent de manière décisive au succès de ce traitement.

Parler du VIH est une chance à saisir…

Il faut du courage pour informer le partenaire de son diagnostic de VIH, mais cela peut être un grand soulagement. Un lourd secret est plus facile à porter s’il est partagé.
Dans la phase de crise aiguë qui suit le diagnostic, le soutien d’une personne de confiance peut être très précieux. Votre partenaire est aussi susceptible de vous aider à gérer votre infection et un éventuel traitement. Qu’il s’agisse d’un rendez-vous chez le médecin ou de médicaments à prendre ou si vous ne vous sentez pas bien, vous pourrez en évoquer ouvertement la raison. Il est fort possible que votre partenaire voie dans votre franchise une preuve de confiance.

La révélation d’un diagnostic de VIH est une information protégée qui ne peut pas être transmise à d’autres personnes sans votre consentement. Signalez à votre partenaire que la violation de cette protection des données peut avoir des conséquences juridiques.

… mais cela comporte aussi des risques.


Une fois donnée, l’information concernant votre séropositivité ne peut pas être reprise. Plus les personnes sont nombreuses à être au courant de votre infection, moins vous gardez le contrôle sur la diffusion de l’information.
La décision d’informer votre partenaire est d’abord un choix personnel. Mais avant toute décision, il vous faut aussi en envisager les conséquences éventuelles pour la personne que vous informez. Tout le monde n’est pas à même de gérer la nouvelle : il se peut qu’un partenaire soit dépassé et qu’il prenne ses distances. Donnez des renseignements sur votre vie avec le VIH, cela coupe court aux préjugés et aux angoisses. Si vous craignez une réaction négative et des relations conflictuelles, un professionnel peut vous aider lorsqu’il s’agit d’informer votre partenaire.
Devez-vous avoir peur que vos anciens partenaires sexuels déposent plainte ? Une plainte pénale est a priori possible. Mais pour qu’elle aboutisse, il faut que le plaignant ait été infecté par le VIH ; il faut prouver qu’il a contracté le virus avec vous et que vous étiez au courant de votre séropositivité ou auriez dû l’être.

Comment procéder ?

Tant que vous manquez encore d’assurance pour gérer votre diagnostic de VIH, il vaut mieux ne le communiquer qu’à des personnes en qui vous avez entière confiance. A vous de décider du moment !
Une annonce de séropositivité peut susciter toutes sortes de réactions. Il est donc essentiel que vous soyez sûr de vous et que vous assumiez votre infection par le VIH. Votre révélation va générer un besoin de parler. Par conséquent, il ne faut pas informer votre partenaire « en passant », mais attendre le moment propice et être prêt à répondre aux questions qui vont surgir.
L’information du partenaire devrait inclure notamment les éléments suivants : l’information concernant une infection potentielle par le VIH, celle relative au comportement en matière de protection, la suggestion d’une consultation et/ou d’un test de dépistage du VIH ainsi que la remarque concernant la protection des données.

Qui d’autre mettre au courant ?

Vous n’êtes pas tenu d’informer votre famille ou votre employeur de votre diagnostic. Mais il peut être judicieux d’informer d’autres personnes hormis le partenaire.

Comme au sein d’un couple, cela peut être un soulagement en famille ou entre amis de ne pas avoir à cacher un diagnostic de VIH. Mais là aussi, la règle est de bien réfléchir si la personne que vous souhaitez mettre au courant mérite vraiment votre confiance et si elle saura gérer l’information en question. Vous ne devez informer personne de votre diagnostic si cela ne correspond pas à une véritable volonté de votre part ou si vous craignez des inconvénients. Il convient d’être particulièrement prudent sur le lieu de travail : les violations de la protection des données y sont fréquentes et peuvent avoir de graves conséquences, allant jusqu’au licenciement. L’employeur n’a pas le droit de demander le statut VIH. Mais au moment de commencer un nouvel emploi, il faut souvent remplir des formulaires de santé des assurances (caisse de pension et assurance indemnités journalières). Ceux-ci doivent être remplis de manière conforme à la vérité.

Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet sous Protection des données/Droits des patients ou dans les brochures « Emploi et VIH : conseils à l’intention des personnes séropositives » ainsi que « Protection des données – protection de la sphère privée ».  (https://www.aids.ch/de/downloads/broschueren/1050_02_Protection-des-donnees-et-VIH.pdf)

Vous trouverez le nom d’autres médecins spécialistes du VIH sur: www.hiv-pract.ch

Relation et sexualité

Le diagnostic de séropositivité ne signifie pas qu’il faille renoncer aux relations affectives et sexuelles. Une sexualité épanouie reste tout à fait possible. Apprenez ici comment vous pouvez protéger votre partenaire d’une infection par le VIH.

Règles du safer sex

Les règles du safer sex empêchent la transmission du VIH et offrent une bonne protection contre les autres infections sexuellement transmissibles (IST) :

  • Pénétration vaginale ou anale avec préservatif.
  • Le test du safer sex sur safersexcheck.lovelife.ch vous donne des recommandations individualisées concernant votre sexualité.

Le traitement protège du VIH

Les personnes séropositives ne sont plus infectieuses si elles prennent leur traitement contre le VIH conformément à la prescription et que leur charge virale n’est plus détectable. Elles peuvent par conséquent avoir des rapports non protégés sans craindre de contaminer leur partenaire. Toutefois, les médicaments anti-VIH ne protègent pas des autres IST.

Qui doit protéger qui et de quoi ?

La protection contre une éventuelle transmission du VIH dans une relation stable avec une personne séropositive relève de la responsabilité commune des deux partenaires. Ils décident ensemble s’ils souhaitent se protéger du VIH au moyen des règles du safer sex ou du traitement efficace. Rappelons toutefois que les personnes séropositives ayant des rapports non protégés sont toujours passibles de poursuites pénales en Suisse.

Les personnes séropositives s’exposent à des risques particuliers en relation avec les infections sexuellement transmissibles (IST) :

  1. Les IST ont souvent des conséquences plus graves et sont aussi plus difficiles à traiter chez les personnes séropositives.
  2. Les IST peuvent accroître le risque d’infection par le VIH, d’une part, et de transmission du VIH, d’autre part.

Avec des partenaires occasionnels, il convient d’appliquer les règles du safer sex. Dans ce contexte, des rapports non protégés n’offrent aucune sécurité puisqu’on ne sait pas si la ou le partenaire est séropositif, s’il souffre d’une autre IST ou s’il suit un traitement contre le VIH. Chacune et chacun est responsable de se protéger contre le VIH et les autres IST ; il s’agit là d’une responsabilité qui ne peut être déléguée.

Drogues, sexe et VIH

Les drogues peuvent augmenter le plaisir sexuel, désinhiber et renforcer l’intensité du moment. Mais consommer des drogues peut aussi faire perdre le contrôle. Sous l’influence des drogues, il est alors plus difficile de se protéger soi-même et de protéger les autres du VIH. 

La consommation de drogues engendre un risque supplémentaire pour la santé des personnes séropositives. Les interactions entre les drogues et les médicaments contre le VIH font que leur prise simultanée peut avoir des effets négatifs, voire dangereux. Par conséquent, il est important que le médecin traitant soit informé de la consommation de drogues afin de prévenir des effets ou interactions indésirables.

Désir d’enfant

Être séropositif n’est pas une raison pour renoncer à avoir des enfants. Grâce au traitement antirétroviral, l’espérance et la qualité de vie des personnes séropositives ont fortement augmenté. De plus, on peut pratiquement toujours supprimer le risque de transmission du virus au/à la partenaire et à l’enfant.

Conception

Au moment de la conception, il convient d’éviter de transmettre le VIH au/à la partenaire. Si la personne séropositive est sous traitement efficace (Link zu PDF Déclaration de la CFPS), la fécondation peut se faire naturellement, autrement dit par des rapports sexuels sans préservatif.

Si la personne séropositive ne suit pas un traitement efficace, il y a d’autres mesures fiables pour éviter de transmettre le virus au moment de la conception. Si c’est l’homme qui est séropositif, son sperme est « lavé » (élimination du VIH dans le sperme) et la femme est ensuite fécondée artificiellement. Si c’est la femme qui est séropositive, la conception peut avoir lieu par fécondation artificielle avec le sperme de l’homme.

Grossesse

Un bon suivi par des médecins spécialistes est la règle numéro un pendant la grossesse. Il s’agit ici d’éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant, ce qui est aujourd’hui toujours possible avec le traitement médical approprié. 

Accouchement et allaitement

Lorsqu’une femme enceinte séropositive est sous traitement efficace au moment de l’accouchement, elle peut en règle générale mettre l’enfant au monde de façon naturelle. Sinon, on pratique une césarienne afin d’éviter la transmission du VIH.

On déconseille dans tous les cas aux mères séropositives d’allaiter leur enfant. Si elles prennent des médicaments contre le VIH, l’enfant risque d’absorber via le lait maternel des substances qui pourraient provoquer des effets indésirables. Et si la mère n’est pas sous traitement, le risque est grand de transmettre le virus à l’enfant en l’allaitant.

En forme au quotidien

Une thérapie efficace et un mode de vie sain permettent de maintenir une bonne qualité de vie et une espérance de vie aussi longue que celle du reste de la population. Une alimentation saine, assez d’exercice, une consommation d’alcool modérée et l’abandon du tabac sont des bienfaits que le corps des personnes atteintes du VIH apprécie d’autant plus.

Si l’infection par le VIH en soi tout comme une thérapie anti-VIH peuvent mettre à contribution le corps, des mesures simples permettent de préserver et d’améliorer sa santé de manière active.

Alimentation équilibrée

Une alimentation variée composée de beaucoup de fruits et légumes est une alimentation salutaire et bénéfique pour le corps et le système immunitaire.

Assez d’exercice

L’exercice et le sport font du bien au corps et favorisent la circulation. Bouger est également un bon antidépresseur et améliore le bien-être général

Consommation d’alcool modérée

Boire avec modération ne fait pas de mal. Par contre, abuser de l’alcool s’avère, d’une part, néfaste pour le cerveau et le foie et peut, d’autre part, accroître le risque de développer un cancer.

Abandon du tabac

Le tabagisme régulier constitue un risque lié à plusieurs affections telles le cancer, les troubles de circulation ou les problèmes de poumon.

Voyages

Certains pays émettent des restrictions d’entrée pour les personnes séropositives d’où il convient de bien se renseigner avant tout voyage et d’emporter suffisamment de médicaments. Il est, en outre, important de s’informer sur les vaccins obligatoires dans les pays de destination ainsi que sur sa couverture d’assurance-maladie à l’étranger.

Restrictions d’entrée

Il existe encore des pays qui émettent des restrictions d’entrée ou d’établissement pour les personnes séropositives. Il est, de ce fait, vivement recommandé de s’informer sur les restrictions en vigueur sous www.hivtravel.org.

Médicaments

Il faut penser à emporter suffisamment de médicaments pour toute la durée du voyage. En cas de destination appartenant à un autre fuseau horaire, il est indispensable de consulter son médecin traitant afin de fixer les heures de prise des médicaments pour maintenir une efficacité maximale.

Vaccins

Des vaccins sont obligatoires pour certaines destinations, c’est pourquoi il faut se renseigner auprès de son médecin traitant.

Assurance-maladie à l’étranger

En cas de maladie à l’étranger, l’assurance-maladie obligatoire prend généralement en charge les frais de traitement jusqu’à hauteur du double de la facture que la maladie aurait engendrée dans son canton de domicile. Il est recommandé d’envisager la conclusion d’une assurance-maladie voyage.A